L’Abbaye Saint-Vaast entre destruction et sauvegarde du patrimoine
L’entrée en guerre, en août 1914, n’entraîne pas de mesures de préventions particulières pour la protection des collections des institutions de l’abbaye Saint-Vaast. Seuls les objets les plus précieux des archives départementales, du musée et de la bibliothèque sont descendus dans les caves au début du conflit.
Le 5 juillet 1915, dans l’après-midi, plusieurs obus incendiaires s’abattent sur les toits du palais, mettant le feu aux charpentes et aux combles. Le feu se propage rapidement à l’ensemble de l’édifice et s’étend sur les toitures de la cathédrale, déjà éventrées par les bombardements d’octobre 1914. En une nuit, l’ensemble des collections de la bibliothèque et une grande partie des collections des archives départementales et du musée sont irrémédiablement détruites.
Au lendemain de l’incendie, les collections sauvées sont protégées dans les caves. Certaines sont mises en caisse et transférées, par convoi de nuit. Les manuscrits de la bibliothèque sont transférés à la Bibliothèque nationale de France, les archives communales et départementales à Paris et Boulogne-sur-Mer, les oeuvres du musée à Paris et Toulouse.
Ces destructions font prendre conscience aux autorités de la nécessité de sauvegarder le patrimoine.
Le service de protection et d’évacuation des oeuvres d’art et des monuments du front nord, sous la direction du lieutenant Sabatté, s’installe alors dans les caves de l’abbaye et place Victor Hugo.