Modernisation et développement culturel de l’Abbaye (1980-1990)
De 1989 à 1991, Pierre et Pascal Prunet, architectes en chef des Monuments Historiques, lauréat d’un concours national, mettent en oeuvre pour la nouvelle médiathèque voulue par la ville un projet résolument contemporain qui respecte l’édifice ancien.
Taillant dans le vif des décors pour établir un dialogue de contrastes, ils choisissent d’affirmer l’identité du pastiche des années trente et d’intervenir de façon clairement lisible sur les structures existantes d’après les tracés régulateurs du XVIIIe siècle.
« Ce dialogue devait éviter tout choix fortuit, anecdotique ou mimétique de formes ou de matériaux susceptibles d’introduire la confusion et d’affaiblir la vision de l’édifice ancien. Prolongeant la première intervention, l’utilisation du béton permettait à l’image de la médiathèque de s’affirmait comme un développement logique de l’édifice ancien, mais avec son identité. »
Pascal Prunet
La médiathèque dispose des cinq niveaux d’une aile, cloisonnée horizontalement par un mur de refend parallèle aux façades.
Conçue comme une lame, une structure poteaux-poutres en béton s’appuie sur le mur de refend longitudinal. Elle divise le bâtiment en deux, en créant une faille de lumière et un espace de liaison vertical qui traverse le bâtiment.
Profitant de son dynamisme ascensionnel, les architectes ont, d’étage à étage, tendu un escalier moderne monumental entre les deux anciennes cages d’escalier. Sa diagonale, qui repose sur une gigantesque poutre crémaillère apporte un contrepoint à leur verticalité.
Transformant en promenade architecturale la colonne vertébrale du bâtiment, elle permet de découvrir les différentes activités de la médiathèque à travers les parois ajourées de l’escalier, baignées de lumière naturelle.
Autre intervention majeure des années 1990, La nouvelle galerie des Mays de Notre-Dame-de Paris est inaugurée en 1998.
Déposées par le Musée du Louvre, ces toiles grand-formats sont présentées à partir de 1963 dans la galerie Jaulmes.
Le départ des administrations de l’Abbaye Saint Vaast au cours des années 1980 – 1990 permet la redécouverte de la grande galerie de peinture reconstruite par Pierre Paquet et que les besoins de relogement des administrations durant la Seconde Guerre mondiale avaient fait disparaître.
Scénographiée par l’architecte Olivier Chaslin, la salle des Mays constitue un ensemble unique de la peinture religieuse en France du 17e au 18e siècle. Les cartons de tapisserie du choeur de Notre-Dame de Paris consacrés à la vie de la Vierge (Philippe de Champaigne et Charles Poerson) côtoient des Mays, commandés par la confrérie des orfèvres de Paris et offerts chaque premier mai à la cathédrale. Le musée en présente sept, peints par des artistes renommés de l’époque, et inspirés des Actes des Apôtres.